Panier n°41
Bonjour les mangeurs,
Cette semaine, je vous parle de la fin des activités bancaires de NewB, avec dépit dans un premier temps, mais avec un point de fuite que je pensais révolu pour ma part, pensant que ce projet de vie suffirait à me sentir utile.
Comme vous le savez j’ai régulièrement soutenu le projet depuis le tout début; mais après la réussite exceptionnelle d’avoir obtenu une licence, il s’avère que la banque n’a pas pu conserver cette dernière, faute d’investissements et de succès commercial.
Plein de questions sont aussitôt venues entretenir ma déception, ma tristesse, … mon désespoir. C’est malheureusement le symptôme de bien d’autres domaines.
Vous apprécierez encore mon talent dans l’usage de Paint..
En premier lieu, je n’accepte plus la virtualisation de l’engagement.
Combien de personnes ont signé des pétitions, des soutiens, ont fait tourner les appels à s’engager dans NewB? Des dizaines, des centaines de milliers.
Si chaque personne qui avait relayé ces campagnes sur internet, avait ensuite pris quelques parts, ouvert un compte et mis 100€, ça aurait changé la donne. Mais les signatures en deux clics sans engagement semblent suffisantes pour avoir le sentiment d’avoir agit. C’est malheureusement faux, ça n’est que du self-branding comme on dit désormais: j’annonce et estime que je soutiens et je m’arrête là. Voilà un démon des causes (écologiques, sociales, ..). Le pire de cette mécanique qu’est le self-branding, ou la virtualisation de l’engagement (qui se rejoignent souvent) est la bonne conscience qui émerge et provoque une apathie dans l’action. Et qu’on arrête de prétendre le contraire, si ce n’est pour quelques sujets marginaux, quoi qu’on en dise. Faire du bruit et afficher “un engagement”, n’est pas agir.
Je note tout particulièrement la naïveté: prétendre agir grâce au support des réseaux sociaux qui sont probablement les outils les plus antinomiques de la cause environnementale et sociale: ils font partie du problème, pas en tant que tel mais par leurs structures et leurs propriétaires en l’état.
En deuxième lieu, je constate qu’une solution proposée clé en main ne soit pas saisie par les gens qui, je le croyais, étaient enfin prêts et disposés à se battre pour la cause.
NewB offrait une réelle modalité bancaire efficace, engagée et qui changeait les choses mais personne n’a souhaité, ou eu l’énergie, de saisir cette opportunité.
Comment expliquer ça? La société est fatiguée démocratiquement? Les finances privées sont dans le rouge? Nous n’avons pas le temps? L’urgence n’est pas assez marquée? Qu’en penser sachant que dans tous les cas, tous ces indicateurs ne feront que se tendre dans le futur: il sera toujours plus fatiguant, plus difficile d’agir, la répartition des richesses n’est pas prête de s’inverser et l’urgence est là, désormais perceptible. Alors qu’espérer des prochains projets qui proposeront de vraies solutions concrètes dans les différents domaines de la société si déjà en 2022 c’est “trop”?
Enfin, je pensais avoir changé d’avis mais non, je reviens aux premières analyses politiques de ma jeunesse: nous ne sommes qu’une toute petite minorité prête et disposée à se battre et à s’engager réellement. Et si une minorité veut faire changer les choses, elle n’a d’autre choix que de se radicaliser.
Je pense que cette histoire révèle plusieurs choses: certains sont dépassés par la vie qui va beaucoup trop vite, (métro-boulot-dodo), d’autres n’ont pas les moyens financiers pour agir et sont à l’euro près, d’autres encore ont des convictions qu’ils se contentent d’exprimer au lieu de les vivre (même partiellement), mais peut-on parler de conviction alors?
Si le cas NewB ne peut refléter l’ensemble des problèmes, il illustre tout de même certains freins présents dans tous les domaines (plaider l’écologie et partir en vacances plusieurs fois par an en avion car il faut fuir, consommer dans les supermarchés car il faut aller vite et pas cher, utiliser les monstres que sont les réseaux sociaux pour plaider un monde nouveau alors que la société qui s’y dessine est tout ce qu’il faut changer, etc.). Je pense qu’il y a différents niveaux de responsabilités: collective évidemment, par le manque d’intervention de l’Etat. Mais cette dernière reflète davantage qu’on ne le croit l’immobilisme de la société et des individus qui n’ont pas envie, pas les moyens d’agir ou pas la conscience pour le faire.
C’est un jugement que je pose, forcément incomplet (je ne suis pas éditorialiste :D) traversé par une sensation de résignation pour un mouvement collectif qu’il faut peut-être relancer. Et puis l’envie de reprendre un activisme de terrain plus régulier, sous différentes formes, .. Nous verrons bien :)
Ca n’est qu’un avis, ceci dit avis réfléchi depuis près de 20 ans maintenant, j’espère en tout cas poser une réflexion un peu dure sur la réalité de l’inertie de notre société contre laquelle nous n’avons pas d’autre choix que de lutter, sauf à accepter l’inacceptable..
Et voici les légumes de la semaine, de quoi passer à table et lancer des débats houleux en famille :)
Le panier
Pommes de terre
Roquette
Oignons verts
Pourpier
Carottes
Fenouil (Paniers Mangeurs)
Brocoli (Paniers Gourmands)
Tomates très petites quantités ° (Paniers Gourmands)
°Il paraît que, comme la semaine passée, ce sont les dernières..
Le panier de fruits
Pommes et poires
Les suppléments
Fruits&légumes
PDT: 2,2€ /kg
Piments “pas” d’Espelette, Jalapeno, Cayenne: 15€ /kg (par variété ou en mélange, au choix)
Autres
- Oeufs extra-frais (bio): 2,5€ /6p
- Miel 8€ /500g
- Farine froment 70% (bio): 5,5€ /2,5kg
- Farine froment 80% (bio): 4,5